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Accord a minima sur le climat à Durban

 

Corinne Lepage : Communiqué de presse - Durban, 11 décembre

"Je me réjouis que nous ayons maintenant un processus pour aboutir à un nouveau traité légalement contraignant mais il manque toujours le principal: la volonté politique et l'ambition nécessaires pour éviter un réchauffement climatique dramatique", a déclaré Corinne Lepage, membre de la délégation officielle du Parlement européen à Durban, à l'issue de la conférence.

"A Durban nous nous sommes heurtés aux limites de la politique et des égoïsmes nationaux. Cela montre à quel point il est important de réformer la gouvernance mondiale de l'environnement lors du sommet de Rio l'année prochaine. Il faut inclure la société civile dans le processus onusien afin d'assurer une représentation de l'intérêt général qui puisse faire pièce aux intérêts nationaux."

"Malheureusement ce sont les gouvernements qui n’ont toujours pas pris la mesure des risques de court et de long terme des changements climatiques qui imposent leur loi aux autres dans ce processus, en premier lieu les Etats-Unis et le Canada. La Chine, qui fait incontestablement des efforts au niveau national, cultive toujours de nombreuses ambiguïtés. Les lobbies pétroliers, charbonniers et les Etats portant ces voix ont clairement pesé sur le processus en faisant repousser les décisions importantes à une date ultérieure. Le choix  de la prochaine COP vers le Qatar, Etat totalitaire privant de droits la société civile (les syndicalistes, ONG, les femmes) et premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant, était un mauvais symbole. Le reste de la conférence a été à cette image."

"Pourtant les scientifiques sont clairs: la contrainte physique du changement climatique va remettre en cause notre mode de vie, bouleverser nos économies comme les équilibres géographiques et démographiques. Tout au long de la conférence les représentants de la société civile et d’Etats exposés ont prouvé qu’il était possible de faire avancer les choses à 7 milliards d’habitants. En effet une économie verte porteuse de création de valeur, d’emplois et de bien-être ne demande qu’à se développer."

"L’Union européenne a quant à elle prouvé qu'en défendant une feuille de route volontariste aux côtés des pays les moins avancés et des Etats insulaires elle pouvait être forte, même si ses divergences ponctuelles sur la question de l'air chaud ont failli lui être fatales. Ce volontarisme doit impérativement continuer à s’imposer dans les mois qui viennent pour aborder le principal: l'impérieuse nécessité de faire preuve d'ambition pour éviter un réchauffement climatique dramatique."

"Les avancées nécessaires ne seront possibles que lorsque la gouvernance mondiale permettra de faire co-exister la représentation des nations et la représentation des citoyens du monde directement confrontés aux effets du changement climatique et qui veulent éviter le pire à leurs descendants."

La communauté internationale s'est mise d'accord à Durban sur une feuille de route  pour élaborer d'ici 2015 un Protocole, un accord légalement contraignant, ou un « résultat légal avec force juridique » qui inclurait toutes les économies majeures, dont les Etats-Unis et la Chine, et qui entrerait en vigueur à une date indéterminée. En échange l'Union européenne a signé pour une deuxième période d'engagement sous le protocole de Kyoto. Le Canada, la Russie et le Japon, pourtant signataires du Protocole, ont de leur côté refusé de s'engager pour une deuxième période. De nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre n'ont pas été discutés à Durban mais les Parties ont reconnu l'écart préoccupant entre les engagements actuels et ce qu'il est nécessaire de faire pour avoir une chance d'éviter un réchauffement au delà de 2°C. La conférence a également acté l’opérationnalisation du Fonds Vert pour le Climat.

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