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DISCOURS DE TOULON : UN PROJET POLITIQUE EN RADE

Par Eric Delaye
En premier lieu, c’est un chef de l’Etat en campagne pour sa réélection que nous avons entendu à Toulon ce jeudi devant un parterre de militants triés sur le volet, un mélange des genres qui aurait du être évité face aux enjeux auxquels les européens se trouvent confrontés.

Nicolas Sarkozy, grand défenseur de la souveraineté de la France est bien obligé d’avouer l’impuissance de notre pays à faire face seul à la situation et nous propose ainsi d’avancer à marche forcée vers plus de fédéralisme européen au risque sinon de perdre l’euro. Nous n’avons pas de marges de manœuvre et nous allons devoir emprunter la voie d’une plus grande convergence fiscale, économique, sociale : un marché de dupes dans la mesure où la proposition de révision du Traité de Lisbonne impliquera la ratification nécessaire à l’unanimité des vingt-sept pays de l’UE, y compris ceux hors de la zone euro, un processus qui demandera du temps alors que l’urgence de la situation commande d’agir.

Malheureusement, au-delà de la rhétorique bien huilée, le chef de l’Etat n’a pas abordé les conséquences à attendre de la cure d’austérité réaffirmée pour la vie des Français, leur pouvoir d’achat, l’emploi, l’avenir des services publics et de la protection sociale esquissant seulement la tenue d’un sommet social en janvier.

Si CAP21 se montre favorable à une plus grande convergence européenne notamment en matière de gouvernance économique, celle-ci ne peut se faire qu’au travers de la construction d'une Europe des citoyens, porteuse de sens politique et non d'une marche forcée confisquée par les élites et dictée par les seules logiques financières.

Cela passe en particulier par la mobilisation d’un grand emprunt européen en faveur d’une stratégie industrielle centrée sur les secteurs d’avenir comme la santé, l’énergie, les transports, la chimie verte ou le numérique et la protection sociale des plus fragilisés.

L’Europe pâtit aujourd’hui de son manque d’ambition et d’audace et doit savoir désormais prendre des risques en investissant pour l'avenir de ses Etats membres tout en exigeant de leur part responsabilité et rigueur.

Eric Delhaye
Président de CAP21

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