Les japonais viennent de réussir la première extraction d'hydrates de méthane de fonds sous-marins de leurs eaux territoriales.
Présentés comme une opportunité d'indépendance énergétique vis-à-vis des producteurs de pétrole et comme une solution de substitution dans un contexte d'épuisement des ressources pétrolières, les hydrates de méthane constituent une réserve, semble-t-il considérable, d'énergie. C'est oublier qu'il s'agit toujours d'une énergie fossile... à deux étages 1) à l'état gazeux, il génère un effet de serre très supérieur à celui du CO2, 2) à la combustion, il libère du CO2.
Abondants dans les zones humides (notamment le pergélisol sibérien) et dans les fonds sous-marins, les hydrates de méthane demeurent à l'état cristallin tant que leur température est basse et la pression élevée. L'augmentation de leur température les voit reprendre leur état gazeux, avec le risque de remontée en surface puis de diffusion dans l'atmosphère. D'où un risque connu, mais lointain, d'emballement du réchauffement climatique dès que celui-ci se manifestera.
Son extraction à partir de gisements sous-marins était, jusque là, handicapée par la difficulté d'une récupération en eau profonde (1000m) et par cette tendance à reprendre son état gazeux dès que sa température est augmentée et qu'on remonte les cristaux en surface. C'est ce que les japonais viennent de réussir, en provoquant une dépression controlée en profondeur.
L'éventualité d'une telle exploitation est plus une menace qu'une solution. Et en plus, elle nous éloignerait du développement des énergie propres et renouvelables.
Energie carbonée, quand tu nous tiens...
Cap21 Lorraine
Sur la nature des hydrates de méthane : http://www.manicore.com/documentation/serre/hydrates.html
Sur l'extraction par les japonais : http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/12/premiere-extraction-sous-marine-reussie-d-hydrates-de-methane_1846446_3244.html