Le gaspillage alimentaire constitue un scandale éthique (1/6 de la population mondiale ne mange pas à sa faim - source FAO), économique (400€/famille/an, en France) et environnemental (consommation inutile de ressources, multiplication des engrais puis des déchets...).
Face à cette situation, le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garot, élabore depuis 2012 un Pacte national contre le gaspillage alimentaire qui vient d'aboutir aux premières signatures avec des professionnels de la filière alimentaire.
L'objectif de ce pacte est de modifier les habitudes (actuellement, en Europe, 40% de la nourriture achetée finit à la poubelle) afin de réduire le gaspillage de moitié à l'horizon 2025.
Pour ce faire, il s'adresse à tous les acteurs de la filière : producteurs agricoles, grossistes, grande distribution, restauration collective, associations de secours, familles..., auxquels il propose 11 mesures, sur la base du volontariat. Parmi les mesures les plus marquantes, mentionnons :
- une sensibilisation de toute la collectivité (journée anti-gaspi le 16 octobre) et la création d'un label anti-gaspi,
- la création d'une filière de récupération des invendus au niveau des producteurs,
- l'adaptation des portions et la vente des produits à l'unité,
- l'introduction de clauses anti-gaspillage dans le cahier des charges des marchés publics de restauration collective,
- une facilitation des dons alimentaires aux associations,
- une adaptation des dates limites de consommation etc...
Le 14 juin, les premières signatures ont été recueillies auprès d'organismes professionnels tels que Coop de France, FNSEA, l'association nationale des industries alimentaires, Cora, Carrefour, Casino, le syndicat national de la restauration collective, des banques alimentaires, la Croix-Rouge, les Restaurants du Cœur, le réseau des épiceries solidaires ANDES etc...
De son côte, France Nature Environnement, qui a participé aux travaux, estime par la voix de Bruno Genty son président, que « la lutte contre le gaspillage alimentaire est une formidable opportunité de repenser notre modèle de production et de consommation alimentaire. Nous pourrons manger mieux, rétribuer mieux nos agriculteurs tout en gâchant moins et en préservant la nature. » Pour autant, FNE estime qu'il ne s'agit que d'une premire étape et s'inquiète du volontariat qui caractèrise ce pacte. Elle juge enfin nécessaire de le déployer au niveau local et sera vigilante à son application concrète.
Pour Guillaume Garot, le problème du gaspillage alimentaire dépasse le cadre national, ce pacte est un pacte contre l'individualisme, pour une société plus solidaire et plus responsable.
Pour notre part, Cap21 soutient ce mouvement et lance, dès maintenant, une campagne de sensibilisation par la distribution de sacs en papier au graphisme très évocateur de la nécessité de bien dimensionner ses achats alimentaires !
Cap21-Lorraine
Site gouvernemental : http://alimentation.gouv.fr/pacte-national-lutte-antigaspillage
Actu-environnement : http://www.actu-environnement.com/ae/news/pacte-national-lutte-gaspillage-alimentaire-garot-18779.php4