Dans les suites du rapport de Corinne Lepage visant à réduire les effets pervers des agrocarburants de première génération (adopté par la Commission Environnement en juillet), le Parlement européen a entériné, en séance plénière le 11 septembre 2013, sa position sur le développement des agrocarburants.
- La part des agrocarburants de première génération (principalement l'huile de palme) sera plafonnée à 6% de l'énergie consacrée aux transports (10% actuellement), alors que les propositions de la commission européenne et de la commission environnement du parlement étaient respectivement de 5 et 5,5%. Celle des agrocarburants de 2ème et 3ème générations devra atteindre 2,5%, pour un total des énergies renouvelables fixé à 10% minimum en 2020.
- Pour ce qui est du changement d'affectation des sols, il est acquis qu'il sera pris en compte dans le calcul de l'empreinte carbone des différents biocarburants.
Par contre, la mise en place immédiate du texte n'a pas été autorisée (à 2 voix près), celle-ci devant probablement attendre la prochaine mandature, ce que Corinne Lepage déplore.
Au total, il faut retenir que, pour la première fois, le Parlement européen met un frein aux effets pervers des agrocarburants de première génération, au profit des nouvelles générations.
Il faut également constater que la pression des lobbies, répercutée par les conservateurs du PPE, a limité la portée des décisions et, surtout, en a décalé l'application.
Maintenant, la trace est faite !
De son côté, Corinne Lepage déclare :
« Je me réjouis que le Parlement se soit prononcé en faveur d'une comptabilité correcte des émissions de gaz à effet de serre ainsi que du changement indirect d'affectation des sols et en faveur d'un plafonnement des biocarburants de première génération. C'est un signal important qui signifie qu'après 2020 ce sont les biocarburants avancés qu'il faudra soutenir. L'intégration du changement indirect d'affectation des sols est importante pour l'intégrité de la politique européenne en matière de changement climatique.
Je regrette, cependant, que le Parlement n'ait pas donné de mandat de négociation qui aurait permis de conclure le dossier sans plus tarder afin de donner des garanties d'investissement pour l'industrie, je regrette également la position très fermée du PPE, la droite européenne, qui est dans une position de déni par rapport à l'impact des agrocarburants de première génération sur la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre.
Je me réjouis du vote du Parlement vu le rapport de force entre les différents partis, mais nous aurions pu avoir un résultat encore meilleur »
Cap21-Lorraine
Article Actu-Environnement: http://www.actu-environnement.com/ae/news/parlement-europeen-casi-iluc-incorporation-agrocarburant-premiere-generation-19417.php4