Pierre-Franck Chevet, le directeur de l'ASN, avait récemment fait forte impression en confirmant devant l'OPECST des informations relatives à des malfaçons sur la cuve de l'EPR de Flamanville, allant jusqu'à envisager la nécessité de solutions extrêmes, chez nous comme à l'étranger.
Ce faisant, il donnait des gages d'indépendance de l'ASN vis-à-vis d'EDF et d'Areva.
Les suites de cet épisode viennent confirmer, si besoin était, la nécessité d'une ASN indépendante, qui ne soit pas juge et partie dans l'évaluation du risque nucléaire...
Un mois après ses déclarations, P-F Chevet recevait en effet d'un ancien ingénieur EDF-nucléaire à la retraite, une lettre ouverte vilipendant son initiative de transparence. Pour cet ingénieur, l'ASN, en révélant publiquement les défauts du fond de la cuve, outrepasse ses droits et met en danger la filière nucléaire, alors que le problème n'a pas encore été évalué par le constructeur lui-même. Il poursuit en ciblant les parlementaires qui ne mesureraient pas les préjudices de la loi sur la Transparence et la Sécurité en matière Nucléaire (2006), et en menaçant l'ASN de "sanctions au plus haut niveau de l'Etat" !
S'il nous fallait une confirmation de l'impérieuse nécessité de cette loi, cet ancien EDF se chargerait de nous l'offrir. Espérons seulement qu'il s'agit d'un cas isolé..., et que la loi est appliquée.
Cap21 Lorraine