Communiqué
Mirabel-Environnement
Pas de résultats sur les derniers forages autorisés…
On continue quand même ?
'La Française de l'Energie' anciennement 'EGL' vient de déposer des demandes d'autorisation de forages sur les communes de Longeville, Zimming et Lachambre en Moselle. La société souhaite réaliser 16 forages profond (8 doublets, environ 1000 m de profondeur). 3 enquêtes publiques sont en cours.
Le gaz de houille Lorrain est il exploitable ?
Par le passé, des forages ont déjà été réalisés en 2006 notamment à Diebling et à Folschviller. En 2011, EGL avait publié une note (1) sur ses méthodes d'exploration. En 2013, d'autres forages ont été autorisés à Tritteling, Freybouse, Pontpierre et Loupershouse. Pour l'heure, 'EGL/Française de l'Energie' n'a pas implanté le tiers des forages autorisés. Le service des mines de la DREAL nous affirme n'avoir aucun résultat permettant d'appréhender l'exploitabilité de cette ressource. Pourtant, mi septembre 2015, selon 'EGL/Française de l'Energie', la finalisation de cette étape de test « devrait permettre de confirmer le lancement d'une production effective à partir de 2017».
Pas de fracturation hydraulique mais de la 'stimulation'
'EGL/Française de l'Energie' explique sur son site web que : « le gaz de houille présente, selon les experts du BRGM et de l’INERIS (www.ineris.fr/centredoc/note-brgm-ineris-gaz-de-charbon-finale-29-05-13-fin-unique-1382978611.pdf ), un potentiel extraordinaire qui lui permettra de devenir une variable clé de l’équation énergétique française. ».
Or le rapport BRGM / INERIS cité en référence ne dit absolument pas cela. En conclusion de ce rapport (page 65), on peut lire : « En raison de l’absence d’expériences industrielles abouties en France, le BRGM et l’INERIS n’ont à ce jour que peu ou très peu d’expérience opérationnelle sur la mise en œuvre des technologies utilisées pour la production de gaz de houille, ainsi que sur les impacts réels que ces technologies pourraient avoir sur l’environnement souterrain, la biosphère, voire l’atmosphère. »
Ce rapport met également en évidence que, dans presque tous les cas d'exploitation de gaz de houille de par le monde, le recours à la fracturation hydraulique a été nécessaire. Le procédé développé par EGL se prévaut de ne pas utiliser la fracturation hydraulique mais explique depuis peu qu'elle aurait recours à des 'stimulations'. Contrairement à la fracturation hydraulique, la stimulation n'est pas interdite par la loi. La fracturation hydraulique consiste à des injections à haute ou très haute pression de fluides contenant des agents chimiques (gélifiants, biocides, hydrocarbures, acides, amines…). Le terme 'stimulation' regroupe des techniques moins agressive : injection d'eau, de « mousses » émulsifiantes ou de gaz (CO2, N2).
On continue quand même à faire des trous ?
En tout état de cause, sans résultat probant, il est difficile de continuer à croire aveuglément à l'El Dorado (2) publicité par 'EGL/Française de l'Energie'. S'agit-il simplement de recherches expérimentales pour une éventuelle exploitation locale? Ou effectivement de travaux préparatoires à une exploitation à grande échelle d'envergure nationale envisagée pour 2017 ? Comment le public peut-il, dans ces conditions, appréhender l'impact potentiel du projet sur son environnement ? Quelle serait l'ampleur des installations en surface ? Quelles quantités d' eaux d'exhaure y aurait il à gérer ? Quels seraient les risques de pollution des eaux souterraines (3) dans le cas d'une exploitation à grande échelle ? Ainsi, MIRABEL LNE demande une prolongation d'un mois des enquêtes publiques en cours ainsi que la publication par 'EGL/Française de l'Energie'et/ou par l'Etat d'un point d'étape précis des recherches effectuées depuis 2006 en Lorraine et des résultats obtenus sur la question de l'exploitabilité du gaz de houille en Lorraine.
FNE - Mirabel
http://mirabel-lne.asso.fr/dossier/gaz-houille-lorraine