Le premier parti de France n'est pas le FN. C'est celui de tous nos concitoyens qui sont écœurés par les partis politiques, qui rament pour s'en sortir et ne comprennent plus ce que leur pays est en passe de devenir.
Que nombre de nos concitoyens en soient à penser que puisque ni le PS ni l'UMP n'ont réussi, et qu'à bien des égards leur comportement est similaire, pourquoi ne pas "essayer" la solution présentée comme alternative. Cela témoigne de l'état de souffrance sociétale, de perte de repères et de désespoir dans lesquels nous nous trouvons.
Il faut dire que tout est fait aujourd'hui pour pousser le Front National, à commencer par les partis et les responsables politiques eux même, qui pour des raisons diverses, contribuent à ce renforcement. Des personnalités tout d'abord, pour faire parler d'elles, parce que c'est dans l'air du temps et surtout parce qu'elles lorgnent vers les électeurs du Front National, n'hésitent plus à "flirter" avec ce parti, soit pour discuter, comment on discuterait du sexe des anges, du point de savoir si ce parti est oui ou non un parti d'extrême droite -ce qu'il est à l'évidence- soit pour faire des comparaisons vaseuses sur le sectarisme présumé du Front National et du parti socialiste. Les frontières de plus en plus floues notamment dans le sud-est de la France entre l'UMP et le FN valorisent un vote Front National, les propositions politiques étant souvent voisines mais portées par des "nouveaux" que les affaires politiques ou financières n'ont pas encore éclaboussé.
Mais, la responsabilité indirecte du parti socialiste est claire dans la mesure où il voit dans la poussée de l'extrême droite et dans un réflexe « tout sauf le FN », une planche de salut permettant des triangulaires gagnables et un second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen.
Pendant ce temps, la France souffre, nos entreprises ne parviennent pas à reprendre leur souffle, les orientations vers la troisième révolution industrielle ne sont pas prises, les réformes de structure à commencer par celle de l'État ne sont pas engagées.
En réalité, il n'existe qu'une réponse au tsunami qui menace notre pays, fragilisé par un vivre ensemble de plus en plus difficile à réaliser, par le tabou qui frappe certains sujets, qu'il s'agisse du travail, des retraites ou de l'islamisme qui ne doit évidemment pas être confondu avec l'islam.
Cette réponse, elle est dans ce qui reste l'immense majorité des Français. Engagez-vous! Engageons-nous! En dehors des partis politiques traditionnels, les citoyens qui veulent reprendre le manche n'ont qu'une manière de le faire: l'engagement personnel.
Certes, la politique ne donne pas envie: impuissance, malhonnêteté, privilèges, déni de réalité et de vérité. Mais elle est ce que nous en faisons; il n'y a pas de fatalité et certains pays sont infiniment plus démocratiques et plus transparents que le nôtre. Aux associatifs, aux patrons de PME, aux salariés, aux jeunes surtout de s'organiser pour conquérir lors des prochaines élections municipales les mairies et réinstaurer un espoir qui ne se construira qu'à partir de la base et certainement plus à partir du sommet. À tous ceux qui ont à leur actif des réalisations, qu'elles soient économiques, sociales ou sociétales, de s'engager pour dynamiser ce pays et donner des raisons concrètes à tous ceux qui ont envie "d'essayer" le FN, de ne pas le faire, parce que, non seulement parce nous savons bien que la voie est dans l'ouverture à l'autre et non dans le repli sur soi, mais encore et surtout parce que partout où le Front national a été en situation de responsabilité, les réalisations ne plaident manifestement pas en sa faveur.
Il est plus que temps de se réveiller, de se mobiliser et d'agir ensemble. La solution, est en chacun d'entre nous. Engageons-nous!
Tribune signée de Corinne Lepage et des membres du rassemblement citoyen. Parmi eux, Elisabeth Belaubre - Maire adjointe de Toulouse - Chantal Cutajar - universitaire, présidente d'association - Victor Ferreira - Président et co-fondateur du réseau social Newmanity Stéphane Gemmani - Conseiller municipal Grenoble, Président/Fondateur du Vinci-Codex (Samu Social de Grenoble) - Jean Rapenne - Vice-Président de CAP21 - membre du secrétariat général du Rassemblement citoyen - Richard Hasselmann - Libr'acteur - Stéphane Guyot - Président du Parti du vote blanc - Johann Bourgoin - Responsable Jeunes Rassemblement Citoyen CAP21