Le stock de thon rouge a chuté de 85% depuis les années 70. Depuis mercredi, la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés (CICTA) de l'Atlantique est réunie à Paris pour une dizaine de jours pour définir les quota de pêche du thon rouge.
Pour assurer la sauvegarde de l'espèce, de nombreuses ONG réclament un réduction des quotas de pêche. Cette position n'est pas partagée par la totalité des participants de la Cicta, notamment par l'UE27 qui, très divisée, a mandat de négocier un quota de 13 500 tonnes. Selon les scientifiques, un quota de 13 500 tonnes par an permettrait de parvenir en 2022 à un niveau de rendement durable des stocks de thon rouge, avec une probabilité de l'ordre de 60%.
Pour assurer une probabilité de 77%, il faudrait réduire le quota à 11500 tonnes maximum. La Commissaire européenne de la pêche, Maria Damanak, soutenue par l'Allemagne et le Royaume-Uni, prône une réduction des quotas à 6000 tonnes.
La France est doublement attendue à cette grande réunion internationale : elle fait partie des dix pays épinglés par la CICTA pour non-respect des quotas de pêche et elle refuse (cf arbitrage de François Fillon ) de baisser les quotas à 6000 T comme le propose la Commissaire européenne à la pêche.
Le WWF, Greenpeace, Oceana, Pew environnement ont alerté la presse sur ce sujet et Cap 21 s'associe à leur cri d'alarme.
Pour Cap21, la France se doit de respecter l'accord qu'elle vient de signer à Nagoya et au moins d'accepter que la pêche soit interdite dans les zones de frai des poissons. Pour la biodiversité, comme pour le climat, comme pour ici les thons, les scientifiques ne peuvent prendre les décisions politiques à la place des politiques, qui par contre, se doivent de respecter le principe de précaution et leur signature des Conventions internationales.
Cap21 en appelle à la responsabilité des 48 délégations en leur rappelant l'histoire récente et dramatique de la pêche à la morue : quand la pêche à la morue s'est arrêtée à Saint Pierre et Miquelon, il était trop tard, les stocks ne se sont jamais reconstitués et 30.000 emplois ont disparu entre Terre neuve et Saint Pierre.
Il est important de tirer les leçons des erreurs passées et de bien comprendre que le thon rouge est menacé de disparition et que sans lui, de nombreux écosystèmes océaniques pourraient s'effondrer.
Commentaires
Les gros poissons disparaissent, le raclage des océans continue, parce que cela ne se voit pas immédiatement. La destruction massive des espèces, par la pêche et l'agriculture sont une réalité, tout comme la viande d'animaux de camps de concentration agricoles, et la diminution des variétés d'agrumes sur les marchés . 80% de la biodiversité hors des eaux est dans le sol et on n'en connaît que 5%. Certains agronomes ainsi expliquent que la Hollande est le pays qui a la plus faible biodiversité au monde ! Ignorance longue, appât du gain à court terme, ressemblent beaucoup à de la stupidité et de la méchanceté. Il y a longtemps maintenant que l'être humain semble agir comme un virus destructeur de la Vie sur la planète Terre.