La France dispose d'un très important capital forestier de 16 MHa, en évolution croissante et dont les prélèvements (60 Mm3/an) ne représentent que 50% de la production biologique annuelle.
Cela fait de la biomasse la première énergie renouvelable de notre pays.
Dans un contexte de transition énergétique, l'objectif est qu'elle représente 50% de nos ENR en 2020 par augmentation des prélèvements destinés au développement des filières d'exploitation : le bois-énergie (chauffage) et le bois-matériau (construction et ameublement).
Mais qu'en serait-il du bilan GES ?
Filière-bois et GES
Le bois est une énergie carbonée (lentement) renouvelable.
- Renouvelable à échelle de temps humaine, contrairement aux gisements pétrolifères qui se constituent à échelle géologique.
- Mais également carbonée, successivement puits de carbone, puis source de CO2(combustion ou délitement).
Son exploitation pose donc la question de son bilan GES.
On considère habituellement qu'il y a équilibre entre effets positifs et négatifs, mais la réalité est complexe..., ce qui a conduit l'ADEME à réaliser des études prospectives sur les effets GES de la filière-bois.
Au rang des effets positifs :
• le maintien provisoire de la séquestration carbone dans la filière bois-matériau,
• la substitution du bois à des énergies fossiles pour le chauffage (bois-énergie) et la production de matériaux de construction (bois-materiau)
A celui des effets négatifs :
• la réduction du puits carbone (la forêt résorbe 12% de notre production de CO2)
• la production, in fine, de CO2.
Au total, l'étude de l'ADEME montre que le bilan GES d'une augmentation des prélèvements de bois passe par deux phases :
• initiale, défavorable en CO2, durant un temps de latence (10-50 ans) qui sera d'autant plus court que les prélèvements seront optimisés et compensés, que la substitution énergétique sera faite à partir du menu bois, et que les troncs seront réservés à une exploitation-matériau,
• secondaire, favorable en CO2, marquée une diminution régulière de la production de GES.
Afin d'optimiser le bilan GES de la filière-bois, l'ADEME fait un certain nombre de propositions, parmi lesquelles :
• assurer un renouvellement durable des zones prélevées,
• développer la filière bois-matériau, notamment pour la construction,
• pour une même grume, succéder phase matériau et phase énergie,
• orienter la filière bois-énergie vers la production de chaleur plutôt que d'électricité (rendement supérieur),
• maintenir en France la transformation des grumes.
Cap21-LRC Lorraine