François Bayrou est donc opposé à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim malgré l’analyse étayée des risques d’accidents graves que lui a prodigué son proche conseiller et porte-parole Yann Werling, ancien Vert. En toute logique, ce dernier, fort de ses convictions, aurait dû réagir. Il n’en est rien.
S’il fallait un nouvel exemple du difficile mariage entre les convictions vraies et celles de circonstances, le pas de deux entre le candidat du MoDem et son principal spécialiste en est une parfaite illustration. L’opportunisme en politique montre les limites de l’exercice. Il ne s’agit pas de savoir si l’on ferme Fessenheim ou pas. Il ne s’agit pas de savoir si de puissants lobbies tirent les candidats par la culotte. Il s’agit de proposer à nos concitoyens une vision claire pour l’avenir prenant en compte les enjeux véritables sur tous les grands sujets de société, parmi lesquels la politique nucléaire.
Au moment où Corinne Lepage est régulièrement critiquée d’avoir quitté le Modem, il est bon de rappeler qu’en 2007, son ralliement au candidat Bayrou s’appuyait sur quatre moratoires dont le nucléaire. On voit aujourd’hui ce qu’il en est de l’engagement du candidat du MoDem : une posture interchangeable, au gré des opportunités.
En définitive, cette actualité révèle les limites et les dangers de campagnes électorales où des positions clientélistes s’affichent, troublant ainsi la compréhension du citoyen sur des questions éminemment complexes. Force est de constater que le candidat MoDem, tiraillé entre de nombreuses contradictions, se livre aux mêmes contorsions que beaucoup d’autres. Il n’en a pas fini, si l’on observe la palette des alliances en cours !
Et pourtant, pour convaincre durablement nos concitoyens, seules la conviction et la cohérence sur une ligne claire d’analyses sont garantes de propositions solides et d’un message crédible.
La campagne ne fait que commencer !
Estelle Le Touzé
Porte parole de la campagne de Corinne Lepage