Curieuse de nature, j’aime fureter dans les rayons des magasins bio. Depuis les débuts du Bio, que d’évolution !
L’époque où le consommateur de produits bio devait se nourrir de pain, de confiture, de miel, de pâtes complètes, d’huile d’olive et de fromage de chèvre les jours de grands arrivages est révolue. Mais il y a une vingtaine d’années, nous avions une vraie démarche artisanale, locale, les clients devaient y mettre le prix car les coûts de production et la rareté des produits faisait monter les enchères.
Je suis contente de voir le marché exploser, les consommateurs sont de plus en plus nombreux et les prix commencent à être abordables. Mais toute médaille à son revers. Le marché commence à être infiltré par des produits qui malgré leur logo AB n’ont plus grand-chose à voir avec une démarche éco responsable. Bio, peut être ; mais plus logique.
Aah, les grandes surfaces me direz vous et leur goût du profit …
.Pas si évident quand on voit certaines grandes enseignes de la distribution faire des choix de circuits de circuit courts , s’engager auprés de producteurs locaux et faire du sur emballage leur cheval de bataille . Certes, on peut tester les goûts et les saveurs, et dire que certains yaourts bios des grandes surfaces contiennent plus de sucre que de fruits, tout n’est pas rose au pays du marketing.
Mais je suis d’avantage choquée quand j’entre dans le monde spécialisé des magasins bio qui devraient être les garants de la logique écologique. Et surprise , on y trouve des marques affichant leur volonté de faire croire à une production française par un nom jouant l’ambiguïté, comme certains revendeurs de plantes médicinales « de France »ou Provenance N . qui vendent du romarin dans des petits sachets jaunes et verts qui fleurent bon la garrigue .
Mais à y regarder de plus près, l’origan vient du Pérou ,les sigles indiquent une production CEE ou NON , le laurier peut venir de Lituanie … Toutes ces plantes cultivables chez nous transitent , font des voyages bien polluants parce que leur production coûtent moins cher à l’étranger …. Certains produits affichent le logo Commerce Equitable … Au moins leur vente aide des gens de bonne volonté, mais comme dit un ami agriculteur bio, à quand le logo Commerce Equitable Lorrain ??
Rayon des céréales et des légumineuses, nouvelle grimace devant les haricots blancs chinois et le sarrasin canadien. Franchement , même si les chinois ont de grandes qualités , une médecine naturelle millénaire , il faut tout de même beaucoup de confiance pour se dire qu’à l’heure des contrefaçons , les contrôles sont effectués correctement .Et à quoi servent nos mogettes , nos « cocos » de Paimpol ?
Joli et vaste pays le Canada, mais au pays de la galette de blé noir ne peut on pas nous produire un peu de sarrasin bio ? Ce n’est pas pour ce qu’on en mange en France, la production ne demande pas de l’intensif, et les Bretons qui sont très proches de leur environnement seraient sans doute heureux de voir cette production bio remplacer quelques cochons ..
Et la taxe carbone dans tout cela ??
J’ai beaucoup de mal à comprendre aussi les plats bio emballés dans du plastique et à réchauffer au micro ondes, les compotes dans leur emballage plastifiés individuels avec tétine en plastique pour la récréation de nos enfants ; Etions nous si mal nourris avec notre tartine de pain et son carré de chocolat, ou une belle pomme rouge dans la poche ? Croquer c’est plus logique que téter quand on a des dents, non ?
Et la compote, on la fait soi même ou sans complexe, parce que tout le monde n’a pas le temps ou l’envie de cuisiner, on l’achète en pot familial économique et on la partage au dessert. .
Faire changer les choses, c’est encore possible grâce à un force que nous négligeons : le boycott. Les producteurs sont obligés de se remettre en cause quand le produit reste dans le rayon..
Acheter devient un art, le vrai sens du pouvoir d’achat. Parlons en à nos enfants, ils en feront un jeu. En cette période de préparatifs, pensons plaisir et pourquoi pas proximité.
Marie