Comment réduire au plus vite notre production de CO2 ? Quelles méthodes employer et selon quel ordre de priorité ?
Ce sont les questions auxquelles deux chercheurs de l'Ecole d'économie de Toulouse ont tenté de répondre dans un article récent repris par le journal Le Monde (12 décembre 2015).
La transition énergétique dispose de deux leviers : augmenter le prix des énergies fossiles pour réduire leur consommation, et soutenir le tarif d'achat des EnR pour dynamiser leur production. Mais quelle priorité donner ?
Au cœur du problème (hors énergie nucléaire et donc hormis pour la France), se situe l'intermittence des EnR qui impose un système de production "de secours" à base d'énergies fossiles (centrales thermiques).
Actuellement, les états subventionnent les EnR par des tarifs d'achat supérieurs au marché. Cela permet de les développer, mais contribue à baisser leur cours et donc à accroitre la consommation énergétique globale. Les centrales thermiques de secours doivent alors se mettre à niveau pour faire face à toute baisse de la production d'EnR. La production de GES s'en trouve stimulée.
A contrario, un renchérissement du coût des énergies fossiles (taxe carbone et/ou permis d'émission), en réorientant les consommateurs vers les EnR, les dynamiserait sans passer par la case subvention, et donc sans effondrement du marché. L'absence d'effet pervers éviterait la sollicitation des centrales fossiles.
Pour les chercheurs, la priorité doit être donnée au renchérissement du carbone. Les EnR se développeront ensuite naturellement, par le simple jeu du marché.
On sait, malheureusement, que la COP21 n'a pas permis d'avancer sur ce point...
Cap21 Lorraine