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  • Accord a minima sur le climat à Durban

     

    Corinne Lepage : Communiqué de presse - Durban, 11 décembre

    "Je me réjouis que nous ayons maintenant un processus pour aboutir à un nouveau traité légalement contraignant mais il manque toujours le principal: la volonté politique et l'ambition nécessaires pour éviter un réchauffement climatique dramatique", a déclaré Corinne Lepage, membre de la délégation officielle du Parlement européen à Durban, à l'issue de la conférence.

    "A Durban nous nous sommes heurtés aux limites de la politique et des égoïsmes nationaux. Cela montre à quel point il est important de réformer la gouvernance mondiale de l'environnement lors du sommet de Rio l'année prochaine. Il faut inclure la société civile dans le processus onusien afin d'assurer une représentation de l'intérêt général qui puisse faire pièce aux intérêts nationaux."

    "Malheureusement ce sont les gouvernements qui n’ont toujours pas pris la mesure des risques de court et de long terme des changements climatiques qui imposent leur loi aux autres dans ce processus, en premier lieu les Etats-Unis et le Canada. La Chine, qui fait incontestablement des efforts au niveau national, cultive toujours de nombreuses ambiguïtés. Les lobbies pétroliers, charbonniers et les Etats portant ces voix ont clairement pesé sur le processus en faisant repousser les décisions importantes à une date ultérieure. Le choix  de la prochaine COP vers le Qatar, Etat totalitaire privant de droits la société civile (les syndicalistes, ONG, les femmes) et premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant, était un mauvais symbole. Le reste de la conférence a été à cette image."

    "Pourtant les scientifiques sont clairs: la contrainte physique du changement climatique va remettre en cause notre mode de vie, bouleverser nos économies comme les équilibres géographiques et démographiques. Tout au long de la conférence les représentants de la société civile et d’Etats exposés ont prouvé qu’il était possible de faire avancer les choses à 7 milliards d’habitants. En effet une économie verte porteuse de création de valeur, d’emplois et de bien-être ne demande qu’à se développer."

    "L’Union européenne a quant à elle prouvé qu'en défendant une feuille de route volontariste aux côtés des pays les moins avancés et des Etats insulaires elle pouvait être forte, même si ses divergences ponctuelles sur la question de l'air chaud ont failli lui être fatales. Ce volontarisme doit impérativement continuer à s’imposer dans les mois qui viennent pour aborder le principal: l'impérieuse nécessité de faire preuve d'ambition pour éviter un réchauffement climatique dramatique."

    "Les avancées nécessaires ne seront possibles que lorsque la gouvernance mondiale permettra de faire co-exister la représentation des nations et la représentation des citoyens du monde directement confrontés aux effets du changement climatique et qui veulent éviter le pire à leurs descendants."

    La communauté internationale s'est mise d'accord à Durban sur une feuille de route  pour élaborer d'ici 2015 un Protocole, un accord légalement contraignant, ou un « résultat légal avec force juridique » qui inclurait toutes les économies majeures, dont les Etats-Unis et la Chine, et qui entrerait en vigueur à une date indéterminée. En échange l'Union européenne a signé pour une deuxième période d'engagement sous le protocole de Kyoto. Le Canada, la Russie et le Japon, pourtant signataires du Protocole, ont de leur côté refusé de s'engager pour une deuxième période. De nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre n'ont pas été discutés à Durban mais les Parties ont reconnu l'écart préoccupant entre les engagements actuels et ce qu'il est nécessaire de faire pour avoir une chance d'éviter un réchauffement au delà de 2°C. La conférence a également acté l’opérationnalisation du Fonds Vert pour le Climat.

  • En revenant de Nantes ...

    Cap21 Lorraine était présent aux journées d'été d'Europe Ecologie, et c'est avec le sentiment d'avoir fait un pas de plus dans la construction de ce qui sera le grand mouvement de l'écologie politique du XXIème siècle que nous sommes revenus.

    Certes les débats passionnés divisent, mais de toute façon le but n'est pas d'être un jour tous d'accord à 100%, cela serait impossible d'une part, et terriblement peu productif d'autre part. Pourtant derrière les débats passionnés, un sentiment se dégage, les divergences se focalisent plus sur des questions de vocabulaires, des définitions qui ne sont pas partagées par tous et qui mènent à des divisions de principe. Mais dès qu'on entre dans les aspects plus techniques de l'écologie politique, quand on se rapproche du terrain, les divergences disparaissent et laissent entrevoir des convergences très constructives et très prometteuses.

    Parmis les nombreux intervenants, l'eurodéputée Sandrine Bélier interviewée par OWNI nous a particulièrement touchés par le pertinence de son analyse :

    Nous sommes dans un processus de construction d’un nouveau mouvement pour une nouvelle offre politique qui s’appuie sur une vision de société qui n’est aujourd’hui portée par aucun des partis traditionnels français.

    sandrine-belier-300x200.jpgEn novembre nous nous réunissons à Lyon pour les Assises constituantes du mouvement des écologistes unifiés, notre programme « 2012-2017 » avance, et notre candidat(e) pour la présidentielle de 2012 sera à l’ordre du jour début 2011. Notre objectif partagé est de bénéficier d’un espace maximum pour le débat avec les citoyens sur le projet écologiste au gouvernement avant l’échéance électorale. Bref on avance à notre rythme.

    ...

    Ensuite, le rassemblement des écologistes c’est avec Daniel Cohn-Bendit. Il a œuvré, sans aucun ménagement, depuis le printemps 2008, au rassemblement des Verts, Cap 21, MEI, associatifs, militants de tous bords… Dany, candidat écologiste à la présidentielle de 2012 : il ne veut pas, c’est son choix et j’espère qu’il sera notre candidat à la Présidence du Parlement Européen en 2011…

    ...

    Les prochains mois et semaines vont être chargés en clarification pour permettre d’aboutir à un texte fondateur dans lequel chacun pourra reconnaitre son envie de se réinvestir dans la chose/vie publique et réoccuper massivement le terrain politique avec les écologistes. La crainte qui subsiste encore en moi et qui ne demande qu’à être écartée est que nous n’aboutissions qu’à une simple rénovation du parti des Verts qui ne tromperait personne et ramènerait l’écologie politique post-2008.

    ...

    Nous étions près de 2000, j’ai croisé des curieux, simples citoyens comme ils m’ont dit, des militants associatifs de longue date, des militants Verts de toujours, d’anciens adhérents du Parti Socialiste, du MODEM ou du Parti Communiste, des militants de CAP 21 (Corinne Lepage a participé à un ateliers et une plénière), du MEI, des syndicalistes, des entrepreneurs, etc… Il y a eu des moments magiques et très riches humainement et intellectuellement pendant ces journées d’été. Alors et même si ce n’est pas gagné pour l’avenir d’Europe Écologie, ni pour l’alternative en 2012, que subsistent des craintes et des doutes, ce qui l’a emporté c’est le sentiment de désir collectivement et majoritairement partagé de gagner tous ensemble le défi de « l’écologie à l’épreuve du pouvoir » qui était le thème de nos journées d’été.

     

    C’est pas forcément de ça dont la presse s’est fait l’écho mais c’est ce que j’ai envie d’en retenir !

    L'intégralité de son interview ICI

  • • Visite de Delphine Batho à Bure - Cap21-Lorraine y était aussi...

    enfouissement,nucléaire,bure,andra,cigéo,déchets,radioactifs,reversibilitéLe 4 février 2013, Delphine Batho s’est rendue à Bure (Lorraine) sur le futur site d’enfouissement des déchets nucléaires à « vie longue », géré par l’ANDRA, dans le cadre du projet CIGéo. Cette visite a été l’occasion pour un certain nombre d’associations écologistes (Cedra, Sortir du nucléaire, Cap21, Mirabel, Bure stop !, Eelv) de manifester leur opposition à ce projet.

    Après sa visite, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a déclaré que « le stockage en couche géologique profonde était la solution la plus responsable vis-à-vis des générations futures ». Elle soutient donc le projet de l'ANDRA (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs), tout en réaffirmant trois principes : 1) démocratique, 2) de transparence (auxquels répond le débat public actuel), et 3) de réversibilité... sur lequel elle s’est peu étendue. 

    De leur côté, diverses associations étaient présentes pour faire entendre leurs motifs d’inquiétude ou de colère :

    - La priorité donnée à l’élimination des déchets, qui risque de créer un appel d’air en faveur du nucléaire, alors que l’urgence est au développement des énergies renouvelables,

    - Le risque environnemental d’un projet qui prévoit, durant une première phase de 40 ans (refroidissement en surface), le relargage dans l’atmosphère de nucléides radioactifs, avant l’enfouissement proprement dit (pour des milliers d'années...),

    - Le risque d’accident, jamais à exclure dans une zone de sismicité non nulle et pour un procédé, encore jamais exploité en France, qui produit de l'hydrogène.

    - Les limites du principe de réversibilité, pourtant imposé par la loi.

     

    Le principe de réversibilité

    La loi de 2006 prévoit un "stockage profond réversible", pendant une durée minimale de 100 ans, avant l’obturation définitive des galeries. Une nouvelle loi (2015) fixera les modalités définitives de cette réversibilité. 

    Ce principe de réversibilité, voulu par le législateur en 2006, a plusieurs objectifs :

    - Permettre un meilleur contrôle des opérations d’enfouissement,

    - Rendre possible le choix d’une autre filière d’élimination des déchets, si les progrès de la science le permettent,

    - Faciliter la gestion de crise en cas d’accident,

    - Permettre une valorisation différée des déchets si une méthode apparait. 

    Conformément à ses obligations, l’Andra s’adapte à la loi, mais de nombreux indices font penser qu’elle le fait « à reculons » et qu’elle tente d’influencer la rédaction du texte futur, prévu pour 2015. De manière récurrente, son Président et sa Directrice s’expriment, en effet, de façon ambigüe sur le sujet :

    - Le contenu juridique de la notion de réversibilité serait flou et nécessiterait d’être précisé,

    - Les contraintes techniques et financières sont présentées comme très lourdes,

    - Réversibilité et sûreté sont présentées comme antinomiques,

    - Les obligations liées à la réversibilité devraient être révisables régulièrement etc… 

    Ces déclarations (rapport de l’Andra, rencontre avec la commission parlementaire etc…) dégagent un sentiment de mauvaise compliance à la loi et de « service minimum », sinon maintenant, du moins pour l’avenir. On peut même évoquer une sorte de  lobbying administratif, visant à peser sur le Parlement pour revoir à la baisse les obligations futures.

     

    Au total, lorsque Delphine Batho, après une visite éclair du site de Bure se déclare favorable au projet CIGéo (Centre industriel de stockage géologique), on se demande si les dirigeants de l’Andra ne la « mènent pas en bateau », eux qui font tout pour enterrer le principe de réversibilité… comme ils enterrent leurs déchets !

     

    Dans le contexte de la transition énergétique, quelques principes-phares doivent éclairer la gestion des déchets nucléaires :

    1. L’objectif, à moyen terme, est d’annuler progressivement leur production,
    2. Les déchets accumulés d’ici-là devront être « éliminés » de façon respectueuse de l’environnement,
    3. Dans l’attente d’une méthode totalement sûre, la meilleure solution est de les enfouir en sub-surface de façon à en conserver la maitrise,
    4. Si le projet CIGéo devait être poursuivi, le principe de réversibilité pendant 100 ans devrait être strictement respecté, sans considération de coût ni de complications techniques, car l’enjeu écologique est prioritaire.

    Cap21 Lorraine

     

  • • Pétition pour une réforme de la PAC

     

    pacDu 12 au 14 mars 2013, le projet de réforme de la PAC sera soumis au Parlement européen,

    faisons entendre notre voix !
    Pétition pour une PAC répondant aux exigences sociales,
    écologiques et territoriales

      

    Vote des députés au Parlement européen des 12-14 mars 2013

    Le projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC*), prochainement soumis au Parlement européen, n'apportera pas de changement à notre agriculture et notre alimentation, ainsi qu'à celles des pays du Sud, sans une forte mobilisation des citoyens. Les députés européens s'apprêtent à voter un texte ne remettant pas en cause les graves inégalités causées par la PAC, la perte de l'emploi paysan et la standardisation de notre alimentation.

    La PAC actuelle conduit notamment à :

    • de grandes disparités de revenu entre les producteurs, les grandes exploitations bénéficiant de rentes totalement injustifiées ;
    • une forte incitation à l'agrandissement et à la spécialisation des exploitations les plus aidées, avec davantage de pollution et moins d'emplois ;
    • des difficultés grandissantes pour les exploitations petites et moyennes diversifiées, pratiquant l'agriculture paysanne et durable ;
    • une concurrence déloyale des produits agricoles européens subventionnés sur les marchés des pays du Sud, qui entraine la ruine des agricultures familiales locales
    • une production alimentaire de plus en plus industrialisée avec une alimentation de plus en plus standardisée.

     

    Nous refusons l'agriculture productiviste et une politique de l'Union européenne au bénéfice de l'agrobusiness, ne répondant pas aux exigences sociales, écologiques et territoriales et se perpétuant au détriment de l'agriculture paysanne et d'une alimentation de qualité.

    Au contraire,
    Nous exigeons d'aller vers un système fondé sur des prix rémunérateurs (couvrant les coûts de production), avec des soutiens plus justes et liés à des pratiques exigeantes sur les plans social et écologique, sur la maîtrise et la répartition des volumes, dans le cadre d'une politique d'intervention, de régulation et de protection aux frontières, sur l'interdiction de toute forme de dumping.

    Nous exigeons une politique agricole et alimentaire favorisant la mise en œuvre concrète d'une souveraineté alimentaire mondiale, une alimentation de qualité accessible à tous, le maintien et à l'installation de paysans nombreux sur des exploitations diversifiées, une agriculture paysanne et durable, la préservation de la biodiversité et de l'environnement,
    la vie dans les territoires.

     

    Aujourd'hui, il s'agit d'obtenir une réforme allant dans ce sens et comportant notamment :

    • un plafonnement, obligatoire pour tous les états membres, des aides par exploitation à 100 000€ maximum ;
    • une convergence obligatoire, rapide et complète des aides par hectare au sein de chaque Etat-membre en 2020, permettant un rééquilibrage et une meilleure équité des aides ;
    • un soutien spécifique, obligatoire et significatif aux petites fermes, s'ajoutant aux aides directes de la PAC ;
    • un maximum d'aides couplées aux quantités produites et ciblées aux productions fragilisées ;
    • une obligation de rotation avec au moins 3 cultures différentes dont une culture légumineuse pour améliorer la fertilité des sols et contribuer à l'autonomie protéique de l'Europe ;
    • un deuxième pilier de la PAC avec un budget revalorisé et une réelle vocation de développement rural : il doit conforter le dynamisme social et économique des territoires ainsi que la cohérence environnementale des systèmes de production. Aucun système assurantiel ne doit être financé dans le 2e pilier ;
    • un débat public européen sur les conséquences de la suppression des outils de maîtrise des productions (quotas laitiers notamment) et de régulation publique des échanges.

    Soutenons le grand rassemblement international à Strasbourg le 12 mars (www.gomad.fr).

    Et signons et faisons signer cette pétition pour une large mobilisation en vue d'un vote satisfaisant au parlement européen
    Cliquez ici pour accéder à la pétition en ligne

    A l'appel des organisations : Amis de la conf', Amis de la Terre, Artisans du Monde, Attac, Confédération paysanne, Fondation Pierre Rabhi, Peuples Solidaires-Action aid , Terre et Humanisme

     

    Avec le soutien de Cap21

     

  • • OPECST - Lettre ouverte de SGS aux parlementaires

    gaz,schiste,sgs,opecstA la suite de la décision de l'OPECST d'ouvrir la porte à la recherche de méthodes alternatives d'extraction des gaz de schiste par fracturation hydraulique (voir notre article du 30 janvier 2013), le collectif Stop Gaz de Schiste adresse une lettre ouverte aux parlementaires. Pour SGS, l'extraction écologiquement acceptable d'un hydrocarbure inclus dans une roche compacte est un leurre, en plus de freiner la transition vers les énergies non carbonées.

    "Madame, Monsieur

    Nous apprenons que l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a donné le coup d’envoi à un rapport qui vise à évaluer les alternatives à la fracturation hydraulique pour l’extraction des gaz et huiles de roche-mère, technique qui « est une atteinte considérable à l’environnement » selon le Président de la République lui-même.

    Avant d’entamer ce débat, nous vous invitons à vous demander où se situerait l’alternative : dans la « fracturation » ou dans son caractère « hydraulique » ?

    Pour extraire des hydrocarbures éparpillés en gouttelettes multiples dans une roche compacte, peu poreuse et peu perméable, il ne saurait y avoir d’alternative à l’augmentation de la perméabilité de cette roche, c’est-à-dire à sa fracturation. On peut appeler cette opération fissuration, stimulation, voire massage (Christophe de Margerie –PDG de TOTAL) ou brumisation (Gérard Mestrallet – PDG de GdF-Suez), il s’agit dans tous les cas de détruire la structure de la roche en la brisant pour permettre au gaz de s’échapper par des fissures que l’on maintiendra ouvertes grâce à des additifs physiques et chimiques ! Donc définitivement pas de « gaz de schiste » ou même de « tight gas » sans fracturation.

    Alors l’alternative serait dans « l’hydraulique » ? Prenant cet adjectif au sens strict, c’est-à-dire utilisant de l’eau, on nous propose d’autres fluides, essentiellement des gaz liquéfiés, propanes, hélium, gaz carbonique… Économiser les milliers de mètres cubes d’eau nécessaires à la fracturation d’un puits serait effectivement une bonne chose pour cette ressources déjà très menacée.

    Mais les dangers des forages profonds remontant à l’air libre des métaux lourds, des éléments radioactifs, des gaz, des bactéries disparaîtraient-ils par enchantement ? Les risques du méthane migrant au travers des fissures créées et préexistantes et venant contaminer les nappes d’eau seraient-ils réduits ? Et les émissions de ce même méthane dans l’atmosphère diminueraient-elles ? Sans parler des inévitables additifs chimiques qui accompagneraient le nouveau fluide de fracturation et qu’on retrouverait dans les effluents…

    Extraire les hydrocarbures non conventionnels sans porter atteinte au milieu naturel est un leurre : « on ne peut pas manger la confiture sans casser la gaufrette qui est autour » (Cécile Duflot). Et ce d’autant plus que ces techniques « alternatives » augmenteraient le coût d’une énergie qui n’est déjà pas rentable aux USA comme l’ont confirmé les PDG d’Exxon Mobil ou de Total.

    Ce que nous attendons de vous, ce n’est pas de cautionner telle ou telle technique pour mettre d’avantage d’hydrocarbures sur le marché, mais bien d’engager notre pays dans une véritable transition énergétique, basée sur la sobriété et l’efficacité énergétiques associées au développement des énergies renouvelables. Le climat de notre planète est déjà fortement perturbé par les émissions de gaz à effet de serre et il est urgent de diminuer l’usage de tous les hydrocarbures, qu’ils soient conventionnels, de roche-mère ou de houille.

    Parlementaires, élus de nos territoires, c’est à vous que les citoyens demanderont des comptes, y compris devant les tribunaux, s’ils se trouvent confrontés à des forages dont nos collectifs vous démontrent depuis deux ans l’aberration et dont ils ne veulent définitivement pas. Nous vous demandons de prendre vos responsabilités en rejetant les fausses solutions « miracles », dont le résultat serait, outre la destruction de nos cadres de vie, un frein supplémentaire à la transition énergétique actuellement en débat dans le pays."

    Cette lettre des collectifs rhônalpins opposés à la recherche et l’exploitation des gaz et pétrole « de schiste » est en cours d’envoi à l’ensemble des parlementaires (députés et sénateurs) de la Région Rhône-Alpes.

  • L'opposition à CiGéo victime d'un 49.3...

    Communiqué Coordination BURESTOP
    (BURESTOP 55 + EODRA + BZL + HABITANTS VIGILANTS + MNE + MIRABEL LORRAINE ENVIRONNEMENT)

    Jeudi 9 juillet 2015

    Cigéo/BURE : circulez, y'a plus rien à voir,
    la loi Macron fait passer à la sauce 49-3
    le feu vert à l'enfouissement des déchets nucléaires        

    Les promoteurs de Cigeo, après maintes tentatives malheureuses pour fourguer celui-ci au sein d'une loi qui n'a rien à voir, réussissent leur coup.
    La Coordination BURESTOP dénonce ce tour de force indigne, démonstratif des "méthodes" dans le monde du nucléaire.


    Mercredi 9 juillet 2015, en troisième et dernière lecture à l'Assemblée nationale, le gouvernement a imposé la loi Macron en ayant une ultime fois recours à l'article 49-3 et passant donc outre le débat à l'Assemblée nationale, avec en prime un beau cavalier législatif : le feu vert déguisé à Cigeo/BURE.

    C'est expéditif, scélérat, imprudent, dangereux, malhonnête, totalement inféodé au pouvoir des lobbies industriels et terriblement méprisant de l'opinion citoyenne.

    L'article 201* impose sans discussion sa propre définition de la réversibilité. L'autorisation de construire Cigeo sera donnée sans demander l'avis des parlementaires comme prévu initialement et l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) va peut-être faire l'économie des recherches sur le sujet qu'elle projetait en 2015.

    Pas de précision sur la fumeuse phase "pilote" qui n'est autre que la phase de lancement de l'enfouissement. Sur l'issue de celle-ci, aucune date, aucun cahier des charges : l'Andra a les coudées franches et... le flou dont elle a besoin pour travailler toute seule dans son coin, sans regard démocratique extérieur.

    Un bel exemple de l'incroyable pression qu'exercent à tout prix et en toute impunité les adorateurs du nucléaire (et les lobbies du BTP ?) qui font, malheureusement, la loi dans ce pays.
    Et pourtant. Les déboires financiers colossaux d'Areva, le flop industriel enfin révélé de la construction d'un EPR qui ne fonctionnera jamais (cuve en acier défectueux et bétons poreux) n'arrivent toujours pas à émouvoir une classe politique aveuglée ou soumise.
    Comme le laboratoire de Bure, Cigeo et sa phase "pilote" sont là pour faire croire qu'il existe une solution aux déchets nucléaires. Par ce biais, c'est la prolongation de la durée de vie des réacteurs que le Gouvernement cautionne aujourd'hui.

    L'enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux est un projet extrêmement coûteux, technologiquement immature et, pour de nombreux experts, irréalisable.
    Alors que Cigeo/BURE est annoncé comme le plus gros chantier d'Europe à venir, il y a de quoi s'inquiéter.
    En attendant, ce sont les consommateurs qui paient et paieront les erreurs de décision de leurs élus.

    Pour les associations et collectifs de la Coordination BURESTOP, cette manoeuvre est indigne mais elle ne change rien.
    Faire l'économie d'une bonne explication du projet Cigeo, tant citoyenne que parlementaire, n'est pas forcément un bon calcul.
    Leur détermination est inchangée et la mobilisation continue. De nombreuses actions sont prévues cet été.

    ANNEXES
    Récapitulatif des tentatives d'intrusion de modifications législatives pour faciliter l'autorisation du projet CIGEO dans le projet de loi sur la transition énergétique et le projet de loi sur la croissance et l'activité – Synthèse le 02 juillet 2015.
    +
    Schémas du processus d'autorisation pour l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, Projet Cigéo, Loi du 28 juin 2006 & principales modifications apportées par l'article 201 de la loi Macron

    LOI MACRON / article 201 : http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/2934-1-art_49-3.pdf

    Contacts presse :
    Coordination Burestop (BURESTOP 55, EODRA, Bure Zone Libre, Habitants Vigilants, Meuse Nature Environnement, MIRABEL Lorraine Nature Environnement) :  06.86.74.85.11 - 03 29 75 19 72 - www.burestop.eu -
    http://pandor.at

    Cigéo/BURE, en finir - Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire

     Voir aussi l'article d'Actu-Environnement,

    et les réactions de Corinne Lepage dans le Huffingtonpost, et de J-P Masseret

  • La Slow Economy - Entre croissance et décroissance : le local

    La slow economy ou le localisme économique

    L’émergence des différents courants slow dessine les contours d’une nouvelle économie.

     

    La Slow Economy inspirée du “made in”, relocalise, replace l’humain au centre des préoccupations, réhabilite le long terme et propose une approche transversale de la décélération. Raphaël Souchier, auteur de Made in Local, emploi, croissance, durabilité : Et si la solution était locale ? (Eyrolles),  est parti à la rencontre d’entrepreneurs engagés dans la voie du localisme économique.

    La lettre de l’écolonomie : La décélération appliquée à l’économie mène-t-elle à une autre forme de prospérité que celle revendiquée par le capitalisme financier?

    Raphaël Souchier : Au delà d’une décélération, il s’agit surtout d’un changement de paradigme. On a fonctionné sur l’idée que le progrès passait par la croissance, la consommation et le crédit. Ce modèle tourne désormais à vide. Depuis les années 80, nous assistons en effet à un décrochage de l’économie réelle, dû à la prise de pouvoir du  néolibéralisme qui prône la dérégulation des marchés financiers, de la fiscalité et des impacts sociaux et environnementaux. Le monde de la finance – désormais hors sol et tout puissant -  a besoin que les entreprises réduisent les coûts pour produire un rendement financier maximum. Après avoir rationalisé et développé la productivité, il ne reste plus, selon lui, qu’à éliminer les humains de l’économie.

    La slow economy propose un renversement de perspective : la finance doit se remettre au service de l’économie, l’économie servir la société humaine et la société réapprendre à vivre en équilibre dynamique avec son environnement naturel au lieu de le détruire de façon suicidaire. Au culte de la rapidité et de l’assouvissement immédiat des pulsions, ellesubstitue “l’économie régénératrice” et  une renaissance des économies locales.

    Pourquoi cette slow economy est-elle régénératrice et à quoi ressemble-t-elle ?

    RS : A quoi me sert de faire du sport si mon cœur ou mes poumons sont épuisés ou malades ? La santé, c’est à la fois celle du corps et celle de toutes ses composantes. Une croyance du siècle dernier était qu’en allant à l’international on générerait suffisamment de richesses pour que le local soit à son tour prospère. En réalité, les entreprises ont souvent quitté – et continuent de fuir – leur région d’origine pour profiter de conditions sociales, fiscales et environnementales moins strictes ailleurs. Les dérégulations successives sont le fruit de la victoire idéologique de l’élite financière.

    Or il n’y aura pas de société planétaire en bonne santé tant que les économies régionales ne seront pas également de nouveau en bonne santé. Chacune des régions du monde devrait pouvoir se développer et se nourrir en affectant en priorité ses ressources à sa pleine santé, et n’échanger que ce qui est nécessaire. Ce n’est évidemment pas le cas actuellement. Les populations et les autorités de nombre de régions et de pays n’ont, en réalité, aucune maîtrise sur leurs ressources, contrôlées et parfois pillées, par les entreprises et les pays les plus puissants. La bonne nouvelle, c’est qu’une économie se développant par le moyen de la régénération de la nature et de la société sera intensive en main d’œuvre, décentralisée  et productive de richesse pour tous (rétablissement et dépollution des éco-systèmes, agriculture naturelle, éco-construction, production décentralisée d’énergie, etc).

    Nous devons être bien conscients que ce qui nous a amenés là, ce ne sont pas des « lois » économiques, mais bien un abandon politique de souveraineté. Nos gouvernements successifs ont remis les clés de la cité et celles des coffres publics aux banques.  Changer cette situation ne relève donc pas de l’économie, mais bien du politique. Cela passe par une reconquête, par les citoyens eux-mêmes, de l’imaginaire comme du pouvoir individuel et collectif.

    D’où l’importance des millions d’initiatives citoyennes que l’on voit fleurir aujourd’hui.

    Ainsi en France, des clubs d’investissement locaux et alternatifs (les Cigales), créés par des citoyens pour investir ensemble dans des projets locaux ; ou Terre de Liens, mouvement qui rachète du foncier pour le mettre à disposition de nouveaux agriculteurs ; ou encore Energie Partagée, association qui investit dans la production décentralisée d’énergie renouvelable, comme à Béganne dans le Morbihan.

    Ce localisme économique dont découle la Slow Economy, existe aux Etats-Unis et au Canada sous la forme d’un réseau d’entrepreneurs locaux appelé BALLE. Comment est-il né et que représente-t-il?

    RS : Balle (Business Alliance for Living Local Economies), l’Alliance d’Entrepreneurs pour des Economies Locales Vivantes, compte 80 réseaux locaux, 30 000 entreprises et représente pas loin d’un demi million d’emplois. Ces entrepreneurs ont fédéré des forces vives locales de tous secteurs : alimentation, énergie, construction, industrie, médias, etc. Le réseau est né de l’initiative d’une femme. Judy Wicks vit à Philadelphie. En 1983, elle a ouvert un restaurant au rez-de-chaussée de sa maison. Il a prospéré, mais ce qu’elle voulait surtout c’était qu’il soit au service de ses clients et de la communauté locale. Judy était très attachée à la qualité de la nourriture. Alertée par une émission de télévision sur les conditions de vie des porcs en élevage intensif, elle s’est mise en quête d’un fermier traitant de façon humaine et traditionnelle ses animaux, et a fait la rencontre, dans la région, d’un fermier traditionnel amish. Elle a poursuivi sa démarche en collaborant avec des producteurs locaux et n’a cessé ensuite d’essayer de relocaliser tout ce qui concernait son affaire. Dès 2001, elle créait avec d’autres chefs d’entreprises un réseau local d’entreprises soutenables, « SBN – Sustainable Business of Greater Philadelphia ». La même année elle lançait, avec des entrepreneurs sociaux d’autres régions,  le réseau national BALLE. Depuis 12 ans, ce mouvement se développe et renforce les économies de leurs territoires.

    Le localisme économique ne coûte pas trop cher aux entrepreneurs dans un monde globalisé ?

    RS : Quand on achète un produit qui vient de sa région ou est vendu par un entrepreneur implanté localement, l’impact positif sur l’économie locale est forcément plus important. En Amérique du nord, les études montrent que si on achète pour 100 dollars chez un commerçant ou un entrepreneur local indépendant, 70 vont re-circuler dans la région ; alors que si on achète chez une chaine internationale, seuls 15 à 25 dollars seront réinjectés dans l’économie locale. Ces entreprises de la Slow Economy on intégré cela.

    A l’échelle de l’UE  nous devrions, nous aussi, réfléchir à ce que représente, en coût réel, l’achat hors d’Europe. Nous devrions construire une position commune. Pour stimuler le localisme économique, il importe que ces idées  soient reprises partout par les réseaux d’entreprises. De même, en France, pour les collectivités territoriales qui jouent un rôle important de développeur économique ; et bien sûr les citoyens qui – en dernière instance – peuvent décider de ce qu’ils achètent ou non.  L’ère des consom’acteurs est bien là.

    La troisième révolution industrielle et les imprimantes 3D sont-elles les meilleures alliées de la slow economy ?

    RS : Jeremy Rifkin l’a effectivement montré : l’arrivée des énergies décentralisées ouvre le chemin à une relocalisation des économies. Au delà, c’est à une renaissance de la démocratie que nous devrions assister. Les imprimantes 3D, elles, sont un symbole intéressant : elles vont contribuer à mondialiser l’information tout en localisant la production. Leur généralisation réduira le transport des objets. La circulation de l’information à travers le monde devrait être libérée, et la circulation des matières et de l’énergie se limiter à ce qui est réellement utile.

    Au delà de cet exemple, produire là où se manifeste le besoin grâce à un partage mondial de l’information et à une économie collaborative, n’est-ce pas cela le « glocal » ?

    Quel objectif s’est fixé BALLE sur le long terme ?

    RS : C’est à la fois simple et ambitieux : « Induire en une génération un mouvement mondial d’économies locales interconnectées qui travaillent en harmonie avec la nature pour rendre possible une vie saine, prospère et joyeuse pour tous et partout ». En effet, on le sait maintenant, la planète est capable de nourrir sa population. Ce qui nous manque c’est un peu d’imagination et d’abandonner notre peur atavique du manque et de l’autre. Bref, de sortir des vieux schémas : l’illusion de la rareté a empoisonné nos esprits.

    Observez la nature : on n’y voit pas la rareté mais l’abondance. Le temps est venu pour les humains de passer enfin à la civilisation du respect des biens communs et de l’abondance partagée.

     

    Propos recueillis par Valérie Zoydo

    Kaisen

  • Faut-il interdire la production de foie gras ?

    foie,gras,canard,gavage,interdictionDepuis quelques années, la production du foie gras est sur la sellette, tant en Europe où ses méthodes sont stigmatisées et leur interdiction de plus en plus réclamée par des associations écologistes, qu’en Californie qui interdit sa commercialisation depuis juillet 2012 et dont la décision risque de faire tâche d’huile. En ces périodes de fêtes, nos canards ne sont pas très en forme…, ni la filière de production du foie gras qui craint une désaffection pour le produit.

    Les chiffres

    L’enjeu économique est important pour la France, dont la filière produit 73% du foie gras mondial (40 millions de canards exploités pour 19 000 tonnes de produit fini, chiffres de la France pour 2011) et emploie 35000 personnes.

     

    En cause ?

    Le gavage, qui consiste, chez un canard de 80 ou 90 jours, à le suralimenter de force pendant 12 jours d’une nourriture exclusivement glucidique (maïs) avant de l’abattre pour prélever son foie. Dans l’intervalle, ce foie aura développé une stéatose (engraissement) et aura vu son volume passer de 50g à 500g.

     

    L’enjeu éthique

    La phase de gavage est responsable de diverses formes de souffrance pour l’animal.

    -         L’utilisation croissante de procédés mécanisés rapides mais brutaux : introduction 2 fois /jour dans l’œsophage d’une canule métallique suivie de l’injection pressurisée, en 3 secondes, d’un bol alimentaire de 500ml. Ce gavage industriel est agressif, comment en témoignent les effets secondaires à l’ingestion ultra-rapide (diarrhée réflexe, hyperventilation, risque de rupture du jabot etc…) avec, finalement, une mortalité 7-20 fois supérieure à la mortalité naturelle.

    -         Par ailleurs, dans les grandes exploitations industrielles, l’animal est maintenu, durant les 12 jours du gavage, dans un confinement extrème 24h/24h destiné à faciliter et accélérer la procédure, au mépris complet de son confort: enclos grillagé individuel très contraignant ne lui permettant ni de se retourner ni de déplier ses ailes; seuls la tête et le cou dépassent de manière à pouvoir être attrapés facilement par la main du gaveur au moment de l’ingestion.

    -         Enfin, la méthode d’abattage aussi est critiquée, l’animal n’étant que sidéré par une décharge électrique (électro-narcose) avant d’être saigné.

     

    Que répondent les professionnels ?

    Les producteurs artisanaux de la filière font valoir leurs arguments.

    -         Contrairement à ce que prétendent certains, la stéatose provoquée par le gavage n’est pas une maladie chez les canards. Fondamentalement, le processus biologique de la stéatose hépatique par suralimentation est physiologique chez les oiseaux, qui en font un mode de stockage de l’énergie avant les grandes migrations.

    -         L’introduction de la canule est facilitée par l’anatomie de l’œsophage et aboutit au jabot qui constitue une poche naturelle de stockage de la nourriture, en amont de l’estomac qui n’est pas concerné par le gavage.

    -         Réalisée en douceur, la manœuvre ne serait pas vraiment douloureuse ; certains évoquent des canards se présentant d’eux-mêmes au gaveur pour recevoir leur nourriture…

     

    La situation politique et administrative

    -         En Europe, la production de foie gras est interdite dans 22 états, et n’est pratiquée que dans 5 (France, Hongrie, Bulgarie, Espagne, Belgique), même si tous en importent et en consomment. Des textes stigmatisent clairement cette pratique « source de lésion, d’angoisse ou de maladie pour le canard » alors que « aucun animal ne doit être alimenté de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ». Une recommandation du Conseil de l’Europe fait obligation aux éleveurs de remplacer les cages individuelles par des cages collectives de 4 à 10 animaux, mais l’application de ce texte a été repoussée à plusieurs reprises et ne deviendra opposable en France qu’en 2016.

    -         Aux Etats-Unis, la position est parfois encore plus radicale, à l’image de la Californie qui a mis en application le 1er juillet 2012 une loi datant de 2004 interdisant le gavage des oiseaux et la vente d’un produit issu d’un gavage. La même interdiction avait été faite à Chicago en 2006, puis a été annulée en 2008.

    -         Le 20 décembre 2012, huit eurodéputés, dont le Vert Yves Cochet, ont demandé l'interdiction de la production et de la vente de foie gras dans l’Union Européenne.

    -         Face à cette levée de boucliers, et dans le souci de préserver une filière d’emplois menacée, le Ministre français délégué à l’agroalimentaire plaide à Bruxelles « les valeurs de la gastronomie française » et assure que « les producteurs font tout leur possible pour améliorer le bien-être des animaux

     

    Comment avancer face à ce dilemme ?

     

    1ère question : Y a-t-il des alternatives ? Pas vraiment.

    Le gavage est la seule méthode d’engraissement du foie.

    Quant au remplacement du foie gras par un produit similaire en consistance et en goût, une tentative existe utilisant un pâté végétal contenant de l’huile de palme bio, mais sa valeur éthique paraît bien supérieure… à sa valeur gustative.

     

    2ème question : Quelles sont les options ?

    -         L’interdiction d’un procédé cruel dont seule finalité est de fabriquer un produit de luxe à mille lieues des produits de première nécessité.

    -         La préservation d’une sorte « d’exception de tradition » à l’origine d’un produit gastronomique exceptionnel, source de plaisir dans une société de plus en plus coercitive.

    -         L’encadrement contraignant des pratiques de production, visant à exclure les techniques responsables de souffrance pour l’animal : principalement l’ingestion ultra-rapide mécanisée et le confinement industriel. Parmi ces mesures, on pourrait compter l’abandon du gavage accéléré au profit des méthodes traditionnelles plus lentes mais moins agressives, et l’abandon des cages de confinement (y comprises les cages collectives jugées sources d’angoisse communicative et d’agressivité entre faibles et forts) avec retour à un élevage en libre-parcours (quitte à diviser les enclos naturels en unités de petite taille, plus faciles à gérer pour l’exploitant, et désherbées pour préserver la qualité du gavage.) Ces mesures seraient, enfin, accompagnées d’une information du consommateur, pour un achat responsable. Le Label Rouge “Canard fermier des Landesgarantit un élevage en plein air et un gavage au maïs en grains. Mais il ne garantit pas l'éviscération à froid qui préserverait mieux le goût. Ce n'est déjà pas mal.

     

    Alors, que privilégier ? La qualité de vie des canards ? La nôtre ? Les emplois ? et jusqu’à quels points ?

    Le débat est là.

    A chacun de le faire progresser.

     

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