L'avenir de centre d'enfouissement géologique profond des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse (projet Cigéo), n'est pas réglé.
Entre la profession de foi de la présidente de Poitou - Charentes, en 2011, qui se déclarait opposée au projet, et la position de la ministre de l'écologie qui a présenté il y a 15 jours son projet de loi sur la transition énergétique, on peut dire qu'il y avait un manque de cohérence et de suivi dans les affirmations.
Et la situation s'amplifie de jour en jour...
Dans sa conférence de presse bricolée du 18 juin, Ségolène Royal avait donné l'impression d'imposer un coup d'accélérateur au projet en écartant le passage devant le parlement en 2015 (article 35 : « l’autorisation d’installation et d’exploitation du centre peut être délivrée par décret en Conseil d’Etat, pris après enquête publique réalisée »). Par ailleurs l'obligation de réversibilité restait confuse et limitée à 130 ans. Un reniement évident par rapport aux déclarations semi-récentes.
Mais l'histoire n'était pas terminée ! Entre deux versions du texte de loi des 18 et 20 juin, le fameux article 35 disparaît... sans aucune déclaration !
Interrogée, la ministre déclare « Ma conviction profonde, c’est qu’on n’a pas examiné non plus toutes les alternatives à la technologie concernant le stockage des déchets radioactifs. Il y a notamment une technique de stockage par subsurface (à quelques dizaines de mètres de profondeur, ndlr) que je souhaiterais voir examinée avant de prendre des décisions irréversibles comme l’enfouissement souterrain de déchets radioactifs ».
On revient donc à la case-départ. Ce chaud-froid rassure les opposants à Cigéo, mais inquiète sur la méthode de travail du ministère, bien dans la manière de ce mandat...
Cap21 Lorraine
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